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Le Flux : l’élément clé de la Supply Chain

Que veut dire le terme flux ? « Il faut protéger votre flux », « il faut accélérer le flux », de quoi on parle exactement ? Le monde de la Supply Chain n’échappe pas à des « buzz words », ces mots clés que l’on entend partout mais qui restent franchement conceptuels… Décryptons tout ça ensemble !

Qu’est-ce que le flux en Supply Chain ?

Commençons par le début : si on s’en tient à la définition du dictionnaire Larousse, le flux correspond aux « éléments circulant dans l’entreprise et destinés à être utilisés et transformés au cours du cycle d’exploitation ». Concrètement, quand on parle des flux, on évoque tous les échanges qui peuvent avoir lieu, aussi bien en interne de l’entreprise qu’avec des sociétés externes.

On distingue généralement 3 types de flux au sein d’une entreprise :

  • Le flux de matière qui correspond aux échanges de marchandises : l’achat des matières premières, les transferts de semi-finis entre les différents ateliers, la livraison des produits finis etc.
  • Le flux d’information qui correspond aux échanges d’informations internes comme externes : des échanges mails, des réunions, des bons de commandes, des bons de livraison etc.
  • Le flux monétaire qui correspond aux échanges d’argent : règlements clients, paiements fournisseurs, salaires etc.

Les flux d’une entreprise peuvent donc être liés à plusieurs processus de l’entreprise : les achats, la production, les ventes etc.

Pourquoi parle-t-on de l’importance du flux ?

Peut être avez vous déjà entendu un consultant vous dire « il faut accélérer le flux », mais concrètement qu’est ce qu’il entend par là ? Pour le comprendre, repartons de l’objectif principal de toute entreprise, qu’il s’agisse d’une entreprise industrielle ou d’une entreprise de distribution : gagner de l’argent !

Pour y arriver, l’entreprise doit maximiser son retour sur investissement : avoir plus de bénéfices que d’investissements.Avoir plus de bénéfices c’est vendre le plus possible en minimisant les frais.

Or si la vitesse du flux est plutôt lente, l’entreprise va mettre du temps pour réaliser sa production et servir ses clients (souvent impatients)… donc moins vendre (vos concurrents s’en frottent les mains)…. donc avoir moins de retours sur investissement… donc gagner moins d’argent

Quelques exemples d’impact :

  • Lié à un flux de matière lent : si les produits finis mettent du temps à être acheminés de l’atelier de production à l’entrepôt de stockage, cela retarde d’autant plus les expéditions vers les clients.
  • Lié à un flux d’information lent : si le service qualité met du temps à libérer informatiquement la marchandise en attente de contrôle qualité, le client risque de ne pas être servi en temps et en heure.
  • Lié à un flux monétaire lent : si le paiement d’un fournisseur prend du retard, ce fournisseur risque de bloquer les prochaines livraisons et donc de mettre en péril des ventes clients.

Au contraire, plus les flux dont nous avons parlé (les flux de matière, d’informations et monétaires) iront vite, plus l’entreprise pourra mettre la marchandise à disposition de ses clients et donc gagner de l’argent.

On parle alors de protéger le flux, c’est-à-dire faire en sorte que les flux circulent de la manière la plus fluide possible, voire même le plus vite possible, d’où la notion d’accélérer le flux.

Mais alors comment accélérer le flux ? Ou plutôt protéger le flux !

Ce phénomène a aussi été prouvé de manière mathématique avec la loi de Little (du nom de John Little, professeur du Massachusetts Institute of Technology) qui dit que dans un système de file d’attente :

Le délai qui s'écoule entre l'entrée d'un item dans le système et sa sortie = Le nombre d'items dans le système / Le débit du système, soit la vitesse à laquelle les items traversent le système

Si votre capacité de production (et donc le débit de sortie) est constante, plus vous augmentez le nombre d’OF dans votre atelier, plus les OF mettront du temps à être traités.

Pour accélérer la sortie de votre marchandise (et donc gagner de l’argent), une entreprise a donc 2 leviers :

  • Diminuer le nombre d’OF dans son système
  • Augmenter le débit de sortie de son système

Réduire le nombre d’OF pour gagner en performance

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, pour accélérer le flux d’un système, il ne faut pas en pousser le plus possible en entrée.

Ce n’est pas parce que vous engagerez plein de commandes chez le fournisseur que vous serez livrés plus vite… Ce n’est pas parce que vous lancerez plein d’ordres de fabrication que vous produirez plus vite… Au contraire, cette surcharge encombre le système et le ralentit.

Vous n’êtes pas encore convaincu ? Prenez un entonnoir, un paquet de riz et faites l’expérience popularisée par Doug MacDonald (ancien commissaire au transport de Washington) :

  • Si vous versez tout le paquet d’un coup dans l’entonnoir, le riz va avoir du mal à s’écouler à travers le goulot
  • Si vous versez doucement le paquet, le riz va s’écouler de manière fluide et continue à travers l’entonnoir

C’est exactement le même principe avec vos ordres de fabrication (les grains de riz) et votre capacité de production qui est limitée (le goulot de l’entonnoir) : si vous filtrez à l’entrée, la sortie se fera plus rapidement.

Utiliser les capacités du système au maximum

Dans un premier temps, l’idée est surtout de supprimer tout ce qui peut ralentir l’écoulement de votre flux, pour utiliser vos ressources à pleine capacité.

Démarre donc une chasse à tout ce qui entrave à la circulation des matières / des informations / de l’argent, voici quelques exemples que vous avez sûrement déjà rencontrés :

  • Les ruptures d’approvisionnement sur vos composants qui retardent votre production
  • Les pannes machine qui stoppent la production
  • Les temps d’attente lors d’un changement de série
  • Un circuit de validation qui passe par une personne surchargée

Finalement on en revient aux concepts du Lean, qui traque les gaspillages en tout genre.

Et pour rappel, si le Lean Manufacturing (pour les usines) est le plus connu, il existe également le Lean Logistic (pour les entrepôts) ou le Lean Office (pour l’administratif).

Quand toutes ces petites déperditions sont traitées, que le système est utilisé à sa pleine capacité alors vous pourrez envisager des investissements plus conséquents pour augmenter votre capacité

À retenir

Les flux correspondent aux échanges de tout type, en interne comme en externe, d’une entreprise. Toutes les entreprises ont le même objectif : que ces flux soient les plus fluides possibles.

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