Quel cabinet de conseil ne parle pas d‘agilité et de résilience ? A longueur de webinaires et de tables rondes, ces nouveaux buzz words reviennent en boucle au risque de les vider de sens. Alors, bullshit de cabinets de conseils ou nouveau game changer ? C’est l’objet de cet article de vous révéler l’envers du décor… tout en partageant au passage quelques retours d’expériences de ces dernières années.
Un monde volatil et incertain où les crises s’enchaînent
Ne perdons pas de temps à enfoncer les portes ouvertes, le constat est partagé par tous. Nous n’en avons pas terminé avec la pandémie COVID-19 que la guerre en Ukraine éclate. Les impacts sur les Supply Chain du monde entier sont multiples et se propagent tels des dominos : pénuries de matières, hausse des prix, etc. La question n’est plus de savoir s’il y aura une nouvelle crise mais quand est-ce qu’elle surviendra, et avec quelles répercussions. C’est le monde VUCA (Volatil, Complexe, Incertain, Ambigu) décrit comme la nouvelle normalité.
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La nécessité vitale des entreprises : s’adapter pour ne pas disparaître
La question devient alors : comment survivre dans des environnements business où rien n’est jamais acquis, et où il est si délicat de savoir de quoi l’avenir sera fait ? Voici quelques chiffres présentés par une récente étude de la Harvard Business Review : le taux de mortalité des entreprises a été multiplié par 6 en 50 ans. Aujourd’hui, les sociétés ont 1 chance sur 3 de disparaître dans les 5 prochaines années.
Mais pourquoi ? En réalité, de nombreuses entreprises peinent à s’adapter à l’augmentation de la complexité de leur écosystème. Elles choisissent la mauvaise approche stratégique ou échouent à développer une approche viable, avec les bons modèles d’entreprise.
Tadam ! L’apparition des mots magiques : agilité et résilience
Suite à ces questions, tout droit sortis du chapeau des consultants, les deux buzz words du moment ont fait leur apparition : l’agilité et la résilience.
Selon le dictionnaire Larousse, l’agilité est la capacité à se mouvoir avec souplesse et légèreté. Certes. Appliqué au monde de l’entreprise, nous dirions plutôt que l’agilité est la capacité à s’adapter rapidement et efficacement à des modifications de l’environnement.
Prenons l’exemple d’un de nos clients, groupe spécialisé dans les produits pour le bois (peintures, lasures, vernis…). Pendant la pandémie COVID-19 qui a conduit à plusieurs confinements successifs, de nombreux particuliers ont mis à profit cette période pour mener des travaux dans leur domicile. Cela a conduit à une augmentation brusque de la demande pour cette société.
Pas toujours facile à supporter ! Mais son agilité a permis d’honorer toutes ses commandes grâce à des buffers capacitaires, au recrutement en urgence de personnels supplémentaires, et à un engagement sans faille des équipes.
Quant à la résilience, nous faisons nôtre la définition du Larousse : la capacité d’un écosystème à se rétablir après une perturbation extérieure (incendie, tempête, défrichement, etc.)
Lors de la pandémie, un autre de nos clients a été confronté à une baisse catastrophique de ses commandes sur son marché traditionnel : le tissage de rubans. La panique peut vite s’installer !
Pourtant, sa capacité de résilience lui a permis de faire le dos rond pendant cette période délicate en réduisant la voilure, tout en conservant intactes ses capacités de rebond en attentant la reprise. Et entre-temps, cette entreprise a réorienter – avec agilité – une partie de ses capacités vers la confection de masques chirurgicaux et de produits de mercerie.
Être agile et résilient, une tendance court ou long terme ?
De quels horizons de temps parlons-nous ? Certaines décisions concernent l’horizon opérationnel pour réagir à un événement court-terme : un pic de commande, une panne machine, un retard fournisseur… L’une des bonnes pratiques pour être agile dans ce cadre consiste à disposer d’un modèle opérationnel tiré par la demande (DDOM). Le positionnement judicieuxde buffers de stocks, de capacités ou de temps permet de circonscrire les aléas à un seul segment de la Supply Chain, et de limiter ainsi le risque de propagation à l’ensemble de l’entreprise.
Mais développer l’agilité et la résilience est également une question de long terme. Plusieurs approches complémentaires sont pertinentes pour atteindre cet objectif :
- Un processus S&OP adaptatif : pour connecter la stratégie aux opérations avec un ensemble de « boucles de rétroaction » courtes permettant d’ajuster rapidement et régulièrement sa stratégie aux évolutions du marché
- Un footprint industriel qui favorise la (re)localisation de capacités de production et de R&D au plus proche des clients, avec des supply chain plus courtes pour réduire les risques de ruptures, une meilleure adaptation de la production aux besoins du marché, et des équipes de conception ancrées sur les besoins clients
- La standardisation et la modularisation des produits : pour limiter la complexification croissante des Supply Chain et leur exposition aux risques d’un monde VUCA
- L’accélération des projets de développement produit ou service avec des méthodologies de type CCPM (Critical Chain Project Management) : pour ajuster le plus vite possible l’offre produits & services aux attentes du marché
La conviction d’Alkemys
Donc non ! L’agilité et la résilience, ne sont pas un nouveau concept tendance trouvé par les cabinets de conseil. Au contraire, c’est une nécessité vitale pour les entreprises. Ce n’est qu’à cette condition que les entreprises pourront survivre à un monde de plus en plus volatil et incertain, mais également saisir les opportunités de développement.
Plusieurs pistes ont été évoquées pour développer l’agilité et la résilience, mais chaque entreprise est différente. D’où l’importance de bien identifier les leviers les plus efficients et de concevoir une feuille de route pragmatique. Cela tombe bien, c’est justement l’expertise d’Alkemys.