Projet DDMRP : Le choix du pilote

Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure du flux tiré, mais vous ne savez pas trop par quel périmètre commencer ? Méthode, process, outil… Voici les grandes questions à se poser pour réussir au mieux son pilote DDMRP.

Pourquoi faire un pilote ?

Selon notre expérience terrain, la bonne pratique quand on souhaite mettre en œuvre le DDMRP est de toujours commencer par un pilote. C’est-à-dire un périmètre restreint pour appréhender le nouveau fonctionnement et valider son intérêt avant de déployer à plus grande échelle.

Les navigateurs suivent aussi ce principe : même si leur objectif est de participer au Vendée Globe par exemple, ils vont d’abord tester leur bateau sur une distance plus courte. Ils peuvent ainsi valider leur matériel, en simulant des conditions de course : voile, systèmes de navigation, réglages, etc.

Pour en revenir au pilote DDMRP, il y a 3 questions principales à se poser pour définir le cadre.

Les 3 dimensions clés d’un pilote DDMRP réussi

1. Le périmètre méthodologique : DDMRP ou DBR ?

Quand on parle de flux tiré, c’est bien souvent au DDMRP (Demand Driven Material Requirements Planning) auquel on fait référence. En d’autres termes, la partie planification des stocks et génération des ordres de production & d’achats sur la base de la demande réelle. On se concentre sur la gestion des stocks en fonction de la demande réelle, en utilisant des « buffers de stock« , aussi appelés stocks tampons, pour amortir les fluctuations de la demande et éviter les ruptures ou les excédents. La méthode Demand Driven peut être mise en place dans une entreprise de négoce tout comme une industrie manufacturière, chacun gérant des stocks.

En revanche, pour ces industriels intégrant une partie production, il existe une méthodologie complémentaire au DDMRP : le DBR, pour Drum-Buffer-Rope. Cette approche basée sur la théorie des contraintes (ToC) permet de travailler sur un ordonnancement en flux tiré, en se focalisant sur les ressources goulots. Une organisation qui doit gérer des contraintes de capacité de production peut tirer un grand bénéfice à intégrer du DBR en plus du DDMRP, pour une optimisation plus complète de ses processus.

C’est donc l’un des sujets à discuter au moment du choix du pilote. Seulement DDMRP, les deux, la réponse varie selon chaque entreprise !

2. Le périmètre process : quel segment du flux ?

Nous en avons parlé : la bonne pratique n°1 est de commencer à tester l’approche Demand Driven sur un périmètre restreint de la Supply Chain. Dans ce cas, quel(s) process embarquer dans le pilote DDMRP ? Il y a 2 grands scénarios :

  • Une partie du flux uniquement : cette première possibilité consiste à tester le DDMRP uniquement sur l’ensemble des matières premières ou sur l’ensemble des produits finis par exemple.
  • Le flux de bout en bout : la deuxième possibilité repose sur le fait de couvrir un flux de bout en bout. On peut imaginer réaliser ce pilote sur : une certaine famille d’articles, un atelier donné… Ainsi, cela inclut quelques matières premières, un peu produits et donc certains semi-finis également.

Encore une fois, il n’y a pas de réponse ou schéma unique. Le meilleur périmètre va dépendre du contexte de chaque entreprise. Une bonne question à se poser bien généralement, c’est : où sont les plus gros “cailloux dans la chaussure” que le flux tiré pourrait soulager ?

Le périmètre sélectionné doit être le plus représentatif de la suite envisagée. Il est souvent utile de réfléchir “core model”, c’est à dire essayer de couvrir le maximum de fonctionnalités qui seront aussi présentes dans la suite du déploiement.

3. Le périmètre de l’outil : quel solution choisir ?

Une fois les deux premières questions traitées, vient le temps de réfléchir à l’outil, et seulement à ce moment. Et pour changer, encore 2 scénarios possibles :

  • Un pilote DDMRP avec Excel : solution “de facilité” car peu coûteuse et tout le monde connaît Excel. Mais n’est-ce pas là tout le coeur du problème justement ? Alors que la conduite du changement est une des grandes dimensions d’un projet de mise en place du DDMRP, vous risquez d’entendre des réflexions de la part des utilisateurs comme “encore un Excel”, “Il y a une erreur de formule”… Ça ne donne pas vraiment envie.
  • Un pilote DDMRP avec un outil du marché : la solution que nous préférons chez Alkemys quand on nous demande notre avis. La raison ? Ces outils viennent compléter l’ERP (qui reste l’outil maître) et sont capable de gérer une grosse volumétrie de données. Il s’agit d’outils récents qui ont beaucoup travaillé sur leur ergonomie (à l’opposé d’un SAP). Ils sont bien plus faciles à prendre en main (quelques semaines selon nos cas clients) et évoluent très vite (plusieurs versions par an). Enfin, à noter qu’il n’est pas nécessaire de développer des interfaces automatisées dès la phase pilote !

Reste à présent à choisir le “bon” outil du marché, celui qui correspond à votre contexte. Rebelote, pas de bonne ou mauvaise réponse. Chaque outil a ses points forts et peut traiter mieux telle ou telle problématique grâce à leurs clients actuels !

Toutefois, si durant la phase pilote, vous vous rendez compte que l’outil DDMRP retenu ne vous satisfait pas pleinement, il est toujours temps de changer de solution au moment du déploiement. Ceci dit, d’un point de vue conduite du changement, mieux vaut choisir le meilleur outil dès le départ. Ça évite de devoir en reparamétrer un autre, de reformer les utilisateurs…

En résumé n’oubliez pas de penser “globalité”, c’est à dire de clarifier toutes les fonctionnalités dont vous aurez besoin à terme, même si votre pilote ne pourra pas permettre de les tester.

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