
En ce moment, les termes « réindustrialisation » et « relocalisation » semblent occuper une place centrale dans les discussions sur l’avenir industriel de la France et de l’Europe. Cependant, limiter la stratégie industrielle à ces seules dimensions serait une vision réductrice.
Dans un contexte de concurrence mondiale accrue et de transformation des marchés, la stratégie industrielle englobe une multitude de facettes que chaque entreprise doit envisager pour rester compétitive.
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Une vision globale de la stratégie industrielle
Bien que la relocalisation industrielle soit un enjeu important, elle ne constitue qu’une brique dans un édifice plus complexe. La stratégie industrielle d’une entreprise se doit de répondre à plusieurs questions stratégiques, en alignant ses objectifs économiques, techniques et sociaux avec les réalités du marché et ses ambitions à long terme. Il s’agit donc de concevoir une architecture industrielle qui permet de répondre à ces enjeux de manière coordonnée et durable.
Les 5 piliers d’une stratégie industrielle réussie
Pour construire une stratégie industrielle solide, il est crucial d’examiner plusieurs dimensions clés :
1. La stratégie Make or Buy
Cette décision consiste à déterminer quelles activités doivent être internalisées et lesquelles peuvent être externalisées, selon les avantages compétitifs qu’elles apportent. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre les compétences internes et le recours à des partenaires stratégiques disposant de la maturité suffisante, tout en assurant la résilience des chaînes d’approvisionnement.
2. L’implantation industrielle (Footprint)
L’emplacement des centres de production doit être soigneusement aligné avec les marchés clients et les fournisseurs. Les décisions en matière de localisation prennent en compte des critères variés tels que le coût de la main-d’œuvre, la fiscalité, la logistique et les contraintes environnementales… Ces choix influencent directement la performance opérationnelle, la flexibilité de production et les coûts d’exploitation.
3. Organisation industrielle
Cette dimension traite de la structuration des équipes et des ressources travaillant sur les processus industriels. Dans le cadre d’organisations multisites, centraliser ou décentraliser les fonctions comme la méthodes, la qualité ou les achats peut avoir un impact décisif sur la capacité de l’entreprise à s’adapter rapidement aux évolutions du marché mais aussi à optimiser ses coûts.
04. Stratégie Supply Chain et Achats
La stratégie Supply Chain et Achats repose sur plusieurs piliers essentiels : une planification précise de la demande, une gestion optimisée des stocks et des flux, un sourcing stratégique, et l’intégration de la digitalisation pour améliorer la visibilité et l’efficacité des opérations. Elle inclut également la gestion des risques pour renforcer la résilience face aux disruptions et l’optimisation de la logistique et des réseaux de distribution. Enfin, l’agilité et la flexibilité permettent d’adapter rapidement la chaîne d’approvisionnement aux fluctuations du marché, tout en maîtrisant les coûts et les délais.
05. Vision technique et technologique
La vision technique et technologique dans une stratégie industrielle définit les technologies, procédés et compétences que l’entreprise doit maîtriser pour rester compétitive à long terme. Cela inclut l’identification des innovations à intégrer, telles que l’Industrie 4.0, l’automatisation, l’intelligence artificielle ou la fabrication additive, ainsi que l’évaluation de leur impact sur les processus de production. Cette dimension vise à anticiper les évolutions technologiques du secteur, à améliorer l’efficacité opérationnelle et à soutenir l’innovation, tout en veillant à la montée en compétence des équipes et à l’adaptation des infrastructures industrielles.
Une stratégie alignée avec les ambitions business
La stratégie industrielle n’a de sens que si elle supporte la stratégie produit et service de l’entreprise et les ambitions de vente à long terme. Il est donc indispensable de clarifier au préalable les futurs besoins du marché, l’évolution du portefeuille de produits et services , d’estimer les volumes…pour calibrer au mieux les investissements industriels.
Mais on peut aussi imaginer qu’un avantage compétitif procuré par l’implantation des usines, la structure de coûts, la maitrise de certains procédés industriels uniques, permette à l’inverse de redessiner la stratégie business en s’appuyant sur cet avantage. L’important est l’alignement entre ces deux dimensions.
L’impact des engagements RSE sur la stratégie industrielle
Aujourd’hui, il ne suffit plus d’avoir une stratégie industrielle axée sur la performance économique. Les entreprises sont également jugées sur leur engagement en matière de responsabilité sociétale. La stratégie industrielle doit intégrer des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance, tels que la réduction de l’empreinte carbone, la circularité des processus et l’équité sociale. Cette transformation profonde est l’occasion pour les entreprises de créer de la valeur tout en répondant aux attentes croissantes de leurs parties prenantes.
Bâtir une stratégie industrielle performante et durable ne se résume donc pas à répondre à de simples enjeux de relocalisation. C’est un élément clé de la stratégie de l’entreprise, au même titre que la stratégie commerciale ou financière.
Alkemys Consulting est prêt à vous accompagner dans ce défi. Contactez-nous pour en savoir plus sur la façon dont nous pouvons transformer vos ambitions en réalité industrielle.
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