Comment définir un Footprint Industriel et logistique optimal ?

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Le footprint industriel, ou implantation industrielle, est un concept central pour les industriels qui souhaitent optimiser leur réseau de production et distribution. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre l’emplacement des sites de production et des entrepôts, des clients et des fournisseurs, tout en prenant en compte de nombreux facteurs. Ce choix stratégique a un impact direct sur la compétitivité, la résilience et l’empreinte environnementale de l’entreprise.

Les enjeux de la définition d’un footprint industriel

Définir un footprint industriel, c’est trouver l’équilibre entre plusieurs objectifs souvent contradictoires :

  • Réduire les coûts: Optimiser la chaîne logistique, bénéficier de coûts de main-d’œuvre attractifs, etc.
  • Améliorer la réactivité: Réduire les délais de livraison et être au plus près des clients.
  • Réduire l’empreinte environnementale: Limiter les émissions de CO2, favoriser les énergies renouvelables, etc.
  • Assurer la résilience: Réduire les risques liés aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, aux catastrophes naturelles…

Les critères clés pour définir l’implantation industrielle optimale

On pense souvent en premier lieu aux impacts du coût de la main d’œuvre. Pourtant, d’autres critères tout aussi importants entrent en jeu et ne doivent être analysés. Voici les principaux éléments à prendre en compte :

1. Les attentes des clients

Les délais de livraison et la demande pour une production locale influencent grandement le choix d’implantation. Une usine proche des clients peut réduire ses lead times et améliorer la satisfaction de ses clients. Par exemple, les choix d’implantation en Asie où la demande est croissante ne doivent pas toujours être considérés comme des délocalisations mais plutôt comme un rééquilibrage lié aux évolutions structurelles de la demande.

2. Le coût de la main d’œuvre

Localiser la production dans un pays où le coût de la main d’œuvre est faible peut procurer un avantage compétitif. Cependant, ce critère dépend du niveau d’automatisation de la production. Une production fortement automatisée peut réduire le besoin en main d’œuvre, rendant ce critère moins déterminant.

3. La disponibilité de la main d’œuvre

Dans certains pays, la pénurie de main d’œuvre qualifiée peut freiner le développement industriel. L’industrie allemande a par exemple aujourd’hui beaucoup de difficultés à recruter, un vrai frein à l’ouverture de nouvelles usines.

4. Le coût et la décarbonation de l’énergie

Pour les industries à forte intensité énergétique, le prix et la source d’énergie sont des critères importants. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises européennes considèrent les États-Unis pour leurs coûts énergétiques plus bas, tandis que l’Europe offre des solutions plus décarbonées.

5. Les critères pays

Ce critère regroupe des éléments variés : stabilité politique et monétaire, infrastructures, fiscalité, systèmes juridiques, subventions,… Il est fondamental d’évaluer la capacité d’un pays à protéger les intérêts de l’entreprise et à offrir un environnement attractif et stable pour l’investissement.

6. Les barrières douanières

Même si elles se sont atténuées ces dernières décennies, les barrières commerciales refont surface. Les tensions actuelles entre la Chine et les États-Unis en sont un exemple. Anticiper ces risques est essentiel pour une implantation durable.

7. La résilience

La volonté de développer un système résilient, capable de résister aux multiples crises est au au cœur des préoccupations des industriels. Une implantation proche des clients et des fournisseurs, ou la duplication des sources réduisent les risques liés aux ruptures d’approvisionnement, mais peut augmenter les coûts. C’est un arbitrage à faire.

En résumé, féfinir un footprint industriel n’est pas une science exacte. Il s’agit avant tout de faire des compromis en fonction des priorités de l’entreprise : réduire les coûts, améliorer la résilience, ou encore limiter l’empreinte carbone. Chaque entreprise devra choisir ses critères en fonction de sa propre stratégie industrielle.

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